La retirada
Il y a 80 ans, le 26 janvier 1939, après trois ans d’un conflit fratricide, Barcelone tombe aux mains du général Franco.
Suivant les troupes républicaines battues et désorganisées, toute une population de catalans et autres espagnols n’a pour horizon que la frontière française, ultime espoir d’échapper à la répression et au joug du Caudillo. C’est la Retirada (la retraite).Des milliers de républicains espagnols se dirigent vers la France. Deux jours plus tard, le gouvernement français permet le passage aux seuls civils, puis le 5 février les soldats républicains sont autorisés à franchir la frontière.
En quelques semaines près de 500 000 réfugiés arrivent en France. Le village du Perthus, qui canalise le plus gros du passage se retrouve au cœur de l’histoire et devient le témoin majeur du drame du déplacement des populations.
La rudesse d’un hiver terriblement meurtrier ne fait qu’aggraver la souffrance des fugitifs, qui ont tout abandonné, tout perdu, et qui, malgré l’accueil favorable des frontaliers ayant pour la plupart de la famille de l’autre côté de la frontière, sont considérés par le gouvernement en place, imprévoyant et dépassé, comme indésirables.
Les blessés furent accueillis temporairement à Bellegarde avant d’être évacués dans les hôpitaux, tandis que le reste des exilés connut la dureté de camps montés à la hâte et ouverts aux quatre vents sur les plages d’Argelès sur Mer et de Saint Cyprien.
Les perthusiens de l’époque gardent au cœur le souvenir poignant de cet épisode dramatique.